Lisez chacun de ces paragraphes aussi lentement que vous le pourrez.
Portez votre attention sur les jugements que vous formulez dans votre esprit et sur votre désir d’être en accord ou en désaccord avec ce que vous lisez.
Essayez de vous abstenir de juger et de désirer quoi que ce soit, de simplement lire et méditer.
Vous n’êtes pas votre corps.
Votre corps est constitué de plusieurs centaines de millions de cellules, qui meurent et se reforme sans arrêt. Ces cellules sont constituées d’atomes indiscernables qui font l’objet d’échanges avec tous les atomes qui vous entourent à mesure que vous respirez, que vous mangez et que vous excrétez.
En ce moment même, vous digérez de la nourriture, vos ongles et vos cheveux poussent, et votre système immunitaire lutte contre des germes présents là où vous vous trouvez. Tout cela se produit sans même que vous y soyez pour quelque chose. Même si votre corps était entièrement paralysé, vous seriez toujours là. La fait même que vous disiez « mon corps » indique que ce corps est quelque chose ue vous possédez, plutôt que votre véritable moi intérieur.
Vous n’êtes pas vos pensées.
Vos pensées continuent d’affluer, même lorsque vous méditez. Puisque vous pouvez avoir conscience de vos pensées, vous n’êtes pas vos pensées. Si vous étiez vos pensées, vous ne seriez pas capable de les remarquer. Le fait que vous puissiez observer vos pensées prouve qu’elles sont distinctes de vous, qu’il existe un espace entre vous et ce que vous pensez. Quand vous pratiquez la médiation, vous pouvez, de temps à autre, prendre de la distance par rapport à vos pensées, mais vous ne pouvez pas le contrôler. Savez-vous seulement à quoi vous allez penser dans les secondes qui suivent ? Et cependant, vous pouvez être conscient de vos pensées.
Vous n’êtes pas vos émotions
Tout comme vous pouvez observer vos pensées, vous pouvez observer vos émotions. Vos émotions apparaissent, puis finissent par disparaître. Si vous étiez vos émotions, vos émotions ne vous poseraient jamais aucun problème. Vous seriez capable de les contrôler, et vous choisiriez de ressentir des émotions agréables plutôt que désagréables.
Donc, qui êtes-vous ? Quelle possibilité reste-t-il ? Quelle est votre véritable identité ? Vous êtes ce que j’appelle l’observateur, ou le témoin. L’observateur ne peut pas être ce qu’il observe.
Vous êtes une conscience, une présence, ce qui est et ce qui vit. Votre nature essentielle est la présence, la conscience. Des pensées et des idées, des émotions et des images, des désirs, des peurs et des actes apparaissent en vous, mais vous avez conscience de tout cela. Vous êtes conscient de tout. Tout apparaît dans la conscience, dans l’être. Voilà ce que vous êtes.
Vous n’êtes pas simplement la pensée « je suis Lisa » « Je suis Thomas » : vous êtes une présence qui sous-entend toute expérience. En ce moment même, vous êtes en train de respirer, votre cœur bat et vous êtes en train de lire, tout cela dans la conscience. Vous êtes le témoin de tout ce processus.
Voici quelques-uns des attributs de la conscience :
- Vous avez toujours conscience des choses. Tantôt votre conscience se perd dans vos pensées et dans des rêveries, tantôt elle est reliée à vos sens.
- L’attention conscient advient par elle-même. L’attention consciente n’est pas la même chose que l’attention. L’attention consciente est une chose à cultiver, et, c’est là principalement qu’agit la pratique de la méditation de pleine conscience. La conscience pure est le moi intérieur. Être conscient ne demande pas d’effort. Ce n’est pas une activité qui se pratique. La conscience, c’est ce qui se produit en ce moment même, sans aucun effort, pendant que vous lisez ces lignes. Cette conscience, vous ne pouvez pas l’arrêter ni la fuir !
- La conscience précède la pensée. Bébé, vous étiez doué de conscience avant même de pénétrer dans le monde des mots et des idées. Les pensées et les concepts sont postérieurs à la conscience.
- En tant que conscience, vous êtes à la fois rien et tout. Sans votre conscient, rien n’existerait pour vous. Votre conscience fait que vous faites partie de tout.
Après avoir pris connaissance de ces attributs de la conscience, quelle est votre réaction ?
L’importance n’est pas de croire en ces idées, mais d’y réfléchir pour soi-même. Comme le disait Socrate, une vie sans réflexion n’est pas digne d’être vécue. Une invitation, pour approfondir l’examen de sa propre identité : la découverte de soi dans l’attention consciente, peut avoir un effet extrêmement enrichissant et libérateur. Digne d’une bonne thérapie !